Dans le processus d’éducation il s’agit toujours de rencontres fécondes. La qualité de l’éducateur dépend donc en premier lieu de sa capacité à provoquer et à réaliser des rencontres et créer des relations.
La rencontre avec l’enfant est, d’une part une rencontre avec une certaine tranche d’âge, d’autre part la rencontre avec un certain environnement social et finalement la rencontre avec une époque bien précise et ses caractéristiques culturelles.
Mais toutes ces rencontres ont pour but de servir cet être unique qu’est l’enfant afin qu’il puisse s’exprimer par lui-même selon son âge, ce contexte social et ce moment précis.
On attend donc de l’éducateur qu’il puisse établir une relation vivante avec toutes ces réalités. Il doit s’efforcer d’être un authentique contemporain, qui comprenne bien et avec beaucoup de compréhension le monde moderne, qui a un sens profond pour les processus sociaux et une vue globale des conditions de développement propre à chaque tranche d’âge. Et enfin, et surtout il doit avoir le respect de l’être libre qui se cache en chaque enfant. Tout ceci ne peut être possible que si les éducateurs s’éduquent constamment eux-mêmes.
A la question de saisir si une pédagogie, pratiquement centenaire, est encore actuelle nous pouvons répondre: elle est tout aussi actuelle que le sont les éducateurs qui mettent quotidiennement en œuvre et de façon renouvelée cette pédagogie en cherchant à créer une rencontre féconde à partir de leur propre actualité spirituelle.
(Source : Heinz Zimmermann, Waldorf-Pädagogik weltweit, 2001, Berlin)